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Maniak-o-rama!
26 octobre 2007

Halloween

Halloween

2007
Slasher
Etats-Unis
Réalisateur : Rob Zombie
Avec : Tyler Mane, Malcolm McDowell, Daeg Faerch, Danny Trejo...

L’incroyable manque d’imagination des producteurs actuels n’a pas finit de sévir puisqu’on est à nouveau en présence d’un remake d’une œuvre fondatrice du cinéma de genre. Passons rapidement sur toutes les polémiques que cela peut entraîner et sur le fait que bientôt il n’y aura plus de films d’horreur qui ne possède son remake pour s’intéresser plus précisément au cas de ce nouvel Halloween.

Force nous est d’avouer que ce remake se distingue par plusieurs aspects de ces congénères. Principalement par le réalisateur a qui a été confié le projet : Rob Zombie, un musicien à la forte personnalité récemment reconvertit au cinéma, mais aussi par l’effet d’attente que cela avait suscité. En effet ce dernier avait déjà commis un Devil's rejects qui avait bien traumatisé les critiques comme le public par son aspect à la fois référentiel et original. On était donc en droit d’être plus que curieux sur le sort que Zombie allait réserver au film de carpenter.

Toutefois au vu du résultat final on peut se départir de l’impression mitigée que laisse le film. En effet ce remake de Halloween souffre d’une scission très nette qui déséquilibre le film. La première moitié est indiscutablement la meilleure. Et ce tout simplement parce que c’est celle où Rob arrive le mieux à faire ressortir sa propre personnalité si particulière. Il se réapproprie donc le mythe de l’enfant psychopathe qu’on découvrait dans le Halloween de Carpenter pour plus le développer et le détailler. On a donc droit à une lente montée de la folie chez l’enfant, et surtout à un massacre en règle de toute une famille par un gamin complètement frappadingue. D’emblée Zombie tranche avec le style épuré (mais d’une terrible efficacité) que Carpenter avait donné à son film, pour verser dans le meurtre sadique et volontairement craspec. Quand on sait que le film sort dans cette période actuelle où la surenchère gore est de mise, l’actualisation semble nécessaire : toutefois le jeune réalisateur évite avec soin les travers du gore à outrance et nous livre des meurtres certes graphiques et sanglants, mais qui conservent leur réalisme et leur efficacité. Il n’en demeure pas moins que ce remake est indéniablement plus brutal et sec que son modèle. Mais il s’en distingue également sur un autre point, bien plus pertinent : le personnage de Myers lui-même. La personnalité du tueur enfant est abondamment détaillée et c’est bien ce point là qui intéresse le réalisateur. Certes, le tueur y perd en mystère, on n’a plus cette ombre menaçante et si inquiétante qui caractérisait le Carpenter, mais presque un autre tueur. Ce nouveau Myers reste monolithique, muet et fascinant, mais d’une manière différente. On a presque l’impression de rentrer dans les fantasmes et les émotions du tueur : il nous est décrit comme un enfant asocial et meurtrier, qui développe un goût morbide pour les masques (très bonne idée que d’avoir remplis la cellule de Myers de masques qu’il a lui-même confectionnés) et surtout qui est totalement dénué d’empathie. De plus, le jeune acteur Daeg Faerch parvient à rendre à merveille ce sentiment trouble que diffuse le psychopathe encore jeune.
En contrepoint, Tyler Mane, qui incarne Myers adulte, impose sa carrure d’armoire à glace pour le jeu plus physique qui intervient dans la seconde partie.
En effet, c’est après cette très bonne première heure de film où Zombie explorait avec délice des zones absentes du film original, que l’on passe à la partie mettant en scène Laurie Strode (héroïne du film original). Et là, catastrophe.
Rob Zombie semble perdre d’un coup toute inspiration et se contente de suivre à la lettre l’intrigue décrite par le film original en y introduisant des variantes minimes. Il va sans dire que le film perd alors brusquement tout son intérêt. Alors que le début permettait de lever le voile sur toute une partie de l’histoire encore inexplorée, la fin n’est plus qu’une vague succession de passages mornes et insipides. L’actrice qui joue Laurie est particulièrement mauvaise et souffre énormément de la comparaison avec Jamie Lee Curtis. Même le tueur perd toute son aura. Pire encore, la mise en scène classique des débuts cède le pas à cette agaçante manie de secouer l’objectif de la caméra pour bien figurer la brutalité des attaques du tueur. Et je n’évoquerais même pas les absurdités qui apparaissent dans le scénario (le lien entre Michael et Laurie est bâclé n’importe comment…)
Bref c’est vraiment dommage que le film qui commençait pourtant très bien, se vautre soudainement de cette manière.
Enfin, signalons tout de même qu’en dépit de ses défauts, le film propose une réjouissante galerie d’acteurs habitués au genre dans des rôles plus ou moins importants. Les fans seront ainsi enchantés d’y croiser Brad Dourif, Danny Trejo, Udo Kier, Ken Foree, Adrienne Barbeau, Bill Moseley, Sid Haig…

En tout cas le résultat reste clairement mitigé, à vous de voir si la première moitié réussie justifie le fait d’aller voir le film ou si le ratage de la deuxième partie doit vous en dissuader.

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