Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Maniak-o-rama!
14 septembre 2007

Silent Hill

silent_hill

2006 
Origine : France, Japon, USA 
Genre : Horreur 
Réalistaeur : Christophe Gans 
Avec : Radha Mitchell, Laurie Holden, Deborah Kara Unger... 

la critique sur Ohmygore!
 
De plus en plus souvent, la petite Sharon rêve d'une ville abandonnée, Silent Hill. Sa mère, Rose, décidée à comprendre l'étrange mal dont souffre son enfant, décide de l'accompagner sur place. Alors qu'elles pénètrent dans cet univers lugubre, Sharon disparaît. Rose se lance à sa poursuite, mais se rend vite compte que ce lieu étrange ne ressemble à rien de normal...

Konami, qui détient les droits d’adaptation du jeu vidéo Silent Hill, a toujours été réticent à se décider à les accorder, bien que la société ait été abordée par plusieurs studios et réalisateurs. On comprend aisément cette réticence quand on voit le triste sort réservé aux adaptations de jeux vidéo. Pourtant il semblerait que Christophe Gans soit l’homme de la situation. Afin de convaincre Konami, il a envoyé une vidéo, dans laquelle il explique la manière dont il conçoit l’adaptation, directement au créateur du jeu. Celui-ci à été emballé par la vision de Gans, lequel a ainsi obtenu les droit d’adaptation. Le créateur du Jeu et Konami ont été constamment impliqués dans la création du film, afin de garantir la plus grande fidélité possible. A vu du résultat final on est bien forcé de constater l’évidente réussite du projet.

Le film respecte et réutilise la grande richesse du jeu, que se soit au niveau de l’histoire, des créatures ou des décors. En premier lieu le scénario, il est original et malin et ne se borne pas à enchaîner des affrontements avec des zombies. Il est beaucoup plus complexe que ça, brassant de nombreux thèmes tels que l’amour, la mort, la religion, la vengeance… Ensuite le scénario évite habilement le manichéisme, les personnages du film sont ambigus et mystérieux. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas d’ultime bad guy représentant le mal absolu… Gans nous livre aussi un final très ambigu à des lieues des happy end consensuels d’Hollywood. Silent Hill possède des décors riches et variés, qui instaurent un climat très particulier au film. La ville est grise et mélancolique, constamment plongée sous une pluie de cendres. Les rues sont bordées de bâtiments dantesques aux murs lépreux. Et soudain, alors qu’une alarme lugubre retentit, toute la ville est plongée dans une obscurité poisseuse et étouffante. C’est là qu’interviennent zombies et démons. L’obscurité est très bien rendue grâce à une photo superbe. Et surtout, dans Silent Hill on a droit à de vraies ténèbres, pas à cet ersatz de nuit éclairée avec des projecteurs surpuissants que l’on voit habituellement au cinéma. La vie à Silent Hill est donc rythmée par l’alternance de ces deux moments : un jour gris et poussiéreux et une nuit sombre et inquiétante. Ainsi la sirène qui annonce les périodes d’obscurité retentit comme un avertissement au spectateur qui retient automatiquement son souffle dans l’attente oppressante d’une monstruosité à venir. L’ambiance du film est réellement oppressante, et les scènes d’obscurité sont vraiment terrifiantes (je vous mets au défi de ne pas frissonner lors de l’attaque des "enfants" au début…)

Les créatures qui peuplent le film sont des plus originales, chacune possédants ses caractéristiques propres et un look particulier. On se souviendra notamment d’un démon à tête pyramidale tout simplement terrifiant et vraiment très impressionnant. Dans ses créatures comme dans ses décors, le film utilise toute une imagerie gothique. Le spectateur est plongé dans un monde de grandes architectures dantesques, faites de poutres métalliques, de grillages et de ventilateurs rouillés, (impossible de ne pas penser à la descente aux enfers de Angel Heart) dans lesquelles évoluent des infirmières zombies ou des petites filles aux cheveux sales (on n’y échappe plus depuis Ring, mais celle-ci est bien utilisée et reste très effrayante.) Signalons aussi des effets spéciaux plutôt réussis, qui restent glauques et réalistes malgré l’utilisation des images de synthèse. Et même si le film reste globalement grand public (pas de gros gore qui éclabousse ici) les effets spéciaux vont relativement loin (on voit quand même une enfant brûlée et une femme déchirée de l’intérieur par des barbelés…) La réalisation est très soignée, Gans sait ce qu’il fait. Certains plans font directement référence au jeu vidéo, le réalisateur a même utilisé une grue spéciale afin d’obtenir certains angles de vues spécifiques au jeu. Enfin la musique est également très réussie, à la fois effrayante, lourde et dantesque. Elle rythme parfaitement les différentes scènes du film et en décuple la puissance (la partition d’orgue qui intervient lors du final est superbe.)

Hélas, même si le film est très réussi, il n’est pas exempt de défauts. 
La plupart des scènes avec le mari de Rose, agissant hors de la ville de Silent Hill, arrivent comme un cheveu sur la soupe. L’atmosphère sombre et oppressante est soudain rompue lors de ces plans. On y quitte le climat irréel et sombre de Silent Hill pour suivre une pseudo enquête ennuyeuse dans le « monde réel ». Des scènes franchement longues et ennuyeuses, mais heureusement, qui n’arrivent pas à plomber totalement l’ambiance du film. Mais c’est vraiment pour chipoter, car malgré ce petit défaut, le film fonctionne très bien et arrive à plonger immédiatement le spectateur dans une atmosphère réellement effrayante, même s’il ne connaît rien au jeu vidéo d’origine (ce qui est mon cas).

Un bon film qui risque de combler à la fois les fans du jeu et les fans de cinéma d’horreur...

Publicité
Commentaires
Publicité